Ma pratique photographique s’inscrit, comme un projet architectural, dans une réflexion d’ensemble. Chaque série naît d’une intention précise, d’un thème que je cherche à explorer de manière cohérente. Il m’arrive aussi de produire des images isolées, mais je les envisage souvent comme des fragments en attente d’un ensemble auquel elles pourraient un jour appartenir.
J’accorde une grande importance à la série photographique. Si une image peut se suffire à elle-même, je suis convaincu qu’elle gagne en profondeur et en sens lorsqu’elle entre en dialogue avec d’autres. Les correspondances, les écarts, les silences entre les images participent à construire un récit visuel plus riche.
Mes travaux gravitent autour de trois axes principaux : l’architecture, le paysage — souvent urbain — et la scène de rue. Trois univers dans lesquels l’observation patiente, l’attention portée aux formes et la recherche de structure trouvent naturellement leur place.
Je tends vers une esthétique épurée, inspirée du minimalisme. J’essaie de composer avec peu : des lignes, des rythmes, des espaces, des présences discrètes. Il ne s’agit pas de montrer, mais de suggérer, d’ouvrir un espace à l’interprétation plutôt que d’imposer un message.
Le choix du noir et blanc ou de la couleur dépend du sujet. Le noir et blanc s’impose lorsque la lumière, les contrastes ou la dimension intemporelle prennent le dessus. La couleur, elle, devient essentielle lorsqu’elle porte une atmosphère, une émotion, ou fait partie intégrante de la narration visuelle.